Le mouton avec une énorme toison blanche d'où émergent une tête et quatre pattes noires, est la figure emblématique du paysage écossais. Pourtant derrière cette apparence placide se cache un envahisseur… qui fut installé en lieu et place des précédents.

Les "Highland Clearences"

Quand on visite aujourd'hui les Highlands, gigantesque pâturage à moutons, il est difficile de croire que ces terres était jadis peuplées et cultivés. En fait, l'introduction des ovins est relativement récente et remontes seulement au XVIIIe s.

Au lendemain de la défaite de Culloden (1746), les grands propriétaires terriens décidèrent de rentabiliser leurs immenses domaines en leurs consacrant à l'élevage de mouton. Engagé dans sa politique de conquêtes coloniales, la Grande-Bretagne avait, en effet grand besoin d'assurer son indépendance alimentaire. Mais la présence des fermiers locataires entravait souvent le projet des lords souvent le projet des lords, qui s'employèrent donc à les expulser, manu miltari. Les Crofts ou fermes traditionnelles highlandaises sont brûlés ou rasés et leurs occupants prennent le chemin de l'exil.

Des régions entières sont ainsi "nettoyées" pour céder la place aux troupeaux de moutons : ainsi Glen Orchy, que l'on aperçoit du hauts des remparts de Killchurm castle à l'est d'Oban, et dont la beauté naturelle est célèbre abritait autrefois plusieurs centaines d'habitants jusqu'à ce que le marquis de Breadalbane les chassât. Ces familles expulsées s'installait souvent sur la côte où elles fondèrent de nombreux villages côtiers. Beaucoup s'enrôlèrent dans l'armée ou partirent travailler dans les usines aux environs de Glasgow.

D'autres enfin, attirés par l'espoir d'une vie meilleure en Australie, aux Etats-Unis et surtout au Canada, s'embarquèrent sur des bateaux de fortunes où la plupart boat people avant la lettre furent décimés par la maladie et la malnutrition.

Un désert humain

Les highlands clearences, qui se poursuivirent en plein XIXe s. désertifièrent totalement la région en l'espace d'un siècle. Aujourd'hui seulement 200 000 habitants vivent encore sur ce territoire comme si on dispersait la population d'une ville comme Rennes sur un territoire plus grand que la Belgique et le Luxembourg réunis ! Cette impression de vide encore perceptible aujourd'hui (surtout dans l'intérieur des Northen Highlands où l'on ne rencontre pas âme qui sur des kilomètres), née de l'introduction du mouton, est bien encore accentuée par le déboisement massif sue pratiquèrent les éleveurs et les maîtres de forges. Autrefois même si cela semble aujourd'hui difficilement concevable, des forêts de chênes et de bouleaux recouvraient ces terres du nord.

Crofts et Crofters

Il ne subsiste plus environ que 18 000 crofts. La plupart se trouvent dans les îles Hébrides, moins touchés par les Higlands clearences.

D'allure trapue, avec leurs murs bas (afin de résister au vent) faits de pierres mal dégrossies; les crofts étaient recouvert à l'origine d'un toit de chaume. Au milieu de l'une des deux grandes pièces se trouvait le feu alimentait par la tourbe. Il noircissait l'intérieur des maisons que l'on surnommait pour cette raison les black houses.

Un highlander sur dix est un crofter. Hormis dans les Orcades, aucun ne peut désormais vivre des ressources aléatoires que procurent un lopin de terre (orge, avoine, navets, pommes de terre), quelques bêtes, l'extraction de la tourbe et parfois la récolte du goémon. Il lui faut cumuler les emplois et le paysan est aussi tisserand, voire pêcheur ou commerçant.

HELLO DOLLY

En Février 1997, l'Ecossaise Dolly défraie la Chronique. Il ne s'agit pas d'un membre de la famille royale ou d'un nouveau mannequin mais… d'une brebis clonée à partir d'un mouton adulte. Dan Wilmut , le " père " de Dolly ne s'attendait pas à ce que sa créature ne provoque un débat éthique houleux sur le clonage.

Son ambition n'était ni de fabriquer un nouveau Hitler, ni de créer un mouton un cinq pattes, mais d'obtenir un verre de lait de meilleur qualité !

Mais si le rêve de Wilmut était simplement de produire du lait à partir d'animaux dont les hormones seraient bénéfiques aux bébés, l'existence de Dolly à de quoi inquiéter.

Qu'en est-il de celle-ci ? Indifférente aux débats Dolly se contente probablement de brouter l'herbe grasse et de parcourir les Highlands écossaises comme tant d'autres moutons, et même exactement comme les autres moutons.